Sculptures
Les quelques statues préromaines découvertes en Languedoc oriental rendent compte de manière assez complète du développement de la sculpture gauloise méridionale. La première phase est celle des
bustes sur piliers, associés aux stèles
Une deuxième phase, qui couvre le Ve s. av. n. è., est illustrée par deux statues de guerrier désormais célèbres: d'une part le "guerrier de Lattes", que ses équipements de type hoplitique datent des environs de 500, et dont le torse retaillé a été réemployé au IIIe s. av. n. è. comme piédroit de porte; et d'autre part le "guerrier de Grézan", découvert au début du XXe s. dans la banlieue de Nîmes. La statue de Lattes, dont la position agenouillée montre qu'elle devait faite partie d'un groupe, est de style nettement méditerranéen, appelant des comparaisons à la fois grecques, étrusques et ibères. La statue de Nîmes, quant à elle, apparaît de facture nettement plus indigène: il n'est pas exclu qu'il s'agisse de la représentation d'un dirigeant local, éventuellement élevée sur sa tombe, à l'instar de certaines sculptures protohistoriques d'Italie ou d'Alemagne
Une troisième phase, que l'on situera par hypothèse aux IVe-IIIe s. av. n. è., est celle des "accroupis". On appelle ainsi des statues de guerriers munis de scapulaires rigides, assis en tailleur dans une position hiératique. Ce modèle, bien connu en Provence par les exemplaires de Roquepertuse et de Glanum, est attesté dans le Gard par les statues de Calstelvielh et de Nîmes/Villa Roma. Une quatrième phase, que l'on propose de dater du IIe s. av. n. è., est celle dite "des têtes coupées". Elle est représentée ici par deux linteaux: celui de Nages, trouvé au pied de l'oppidum des Castels, où figurent deux têtes de Gaulois et deux chevaux évoquant la cavalerie, possible couronnement d'une porte de l'oppidum; et celui trouvé aux arènes de Nîmes, fait de plusieurs blocs qui devaient surmonter un mur, ornés d'une série de tête évoquant clairement la mort. Enfin, une statue-stèle plus récente a été trouvée en place aux abords de la Tour Magne de Nîmes, dans un coffre de pierres dressées précédé de deux bétyles frustes. Le corps sculpté, qui émerge sans transition nette de la base brute de la stèle, a des formes adoucies et évoque un jeune adolescent, peut-être même une jeune fille. |
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