En général, les sites préromains du littoral méditerranéenne livrent peu de puits, et la plupart à date récente.

Sur le site de Lattara, par exemple, où vingt-neuf puits antiques ont été fouillés ou repérés, six seulement sont antérieurs à notre ère, tous les autres datent du Haut-Empire. Si l'on excepte une fosse peu profonde qui a apparemment servi à puiser de l'eau au milieu du Ve s. av. n. è. dans la zone 27 (la nappe était alors encore très près du sol d'occupation), il faut attendre le début du IIe s. av. n. è. pour voir apparaître deux puits dignes de ce nom dans le sondage 26 du Groupe Archéologique Painlevé. Entre-temps, de 450 à 200 environ av. n. è., l'alimentation recourrait à l'évidence à d'autres techniques sur lesquelles nous ne possédons en vérité aucune donnée précise. Deux exemplaires appartiennent ensuite au milieu du Ier s. av. n. è (zones 3 et 15). Aucun de ces puits préromains ne possède de cuvelage.

À l'époque augustéenne, un puits dans le secteur 17a du sondage 26 de Lattara présente la particularité de réutiliser à la fois un dolium comme margelle et la paroi d'un tonneau en bois comme cuvelage au fond du creusement. Les puits d'époque romaine, datés du Ier siècle et la première moitié du IIe siècle, sont systématiquement construits avec un cuvelage de pierres. Ils sont, durant ce laps de temps, six fois plus nombreux que pour toutes les périodes antérieures, ce qui dénote non seulement une évolution des techniques d'alimentation, mais également un accroissement des besoins en eau, sans doute lié à une diversification de ses usages.

Beaucoup d'autres sites du Languedoc oriental ont livré des puits d'époque romaine: outre Nîmes, où ils sont nombreux, citons par exemple les puits d'Ambrussum, de Nages, de Mauressip, d'Espeyran, de Combas, de Villevieille, de Lansargues, de Calvisson, etc. La plupart ont fourni un mobilier de qualité qui a contribué significativement à l'étude de la culture matérielle gallo-romaine, ainsi que de nombreux documents sur l'économie et l'écologie de l'époque.