Stèles funéraires

Épitaphes


 

Au Bronze final IIIb et au Ier âge du Fer, les tombes attestées en Languedoc oriental sont principalement signalées par des tumulus de pierre (en garrigue) ou de terre entourées par un fossé (en plaine).

Au IIe âge du Fer, les monuments les plus courants signalant les tombes sont les stèles de pierre, anépigraphes ou inscrites. Une stèle anépigraphe a été découverte dans la nécropole des Colombes. Faite d'une dalle de calcaire coquillier, elle porte des traits rectilignes incisés qui correspondent à des repères pour la taille du pédoncule destiné à la ficher en terre.

Les stèles inscrites à vocation funéraire sont assez nombreuses dans la région nîmoise. Elles portent des épitaphes de type gallo-grec sur des supports de formes variées. Une seule a été retrouvée associée à une tombe: la stèle d'ATILA, mise au jour au lieu-dit Lafoux, au pied de l'oppidum du Marduel, en connexion avec une sépulture en pleine terre datable des environs du milieu du IIe s. av. n. è.

Les autres pierres à inscription funéraire ont été recueillies hors contexte, la plupart anciennement. Elles appartiennent à trois types:
  - des stèles à sommet arrondi à Nîmes: épitaphes d'Escingorix, d'Adgennos, de Ritu[...];
  - des colonnes à Beaucaire (4 exemplaires), au Mas Peirette au sud de Beaucaire, au pied du Marduel (lieu-dit Lafoux), à Espeyran;
  - enfin une stèle en forme de pilier à Redessan, dont la partie supérieure, creusée en cuvette avec rigole d'écoulement en angle, laisse entrevoir l'existence d'un rituel post-funéraire où seraient intervenues des libations sur la tombe.

Tous ces monuments –stèles, colonnes, piliers– montrent le souci non seulement de matérialiser l'emplacement de la tombe, mais encore de signaler cette dernière aux vivants et, lorsqu'il y a inscription, de transmettre le souvenir du défunt. Les indices de rituels, libatoires ou autres, tels que le pilier de Redessan permettent de les imaginer, rattachent d'une certaine manière ce souci à la croyance en une survie dans l'au-delà.

L'usage de stèles inscrites en latin sur les tombes se répand à l'époque augustéenne, comme le montre l'exemple de la nécropole gallo-romaine de Lattara (ci-contre).