Mauressip

ΑΡΑΝΔΟΥΝΟΝ


 

L'oppidum de Mauressip, possible *Αρανδουνον, se situe sur la commune de Saint-Cômes-et-Maruéjols : c'est, des oppida de la Vaunage, celui qui a connu l'occupation la plus longue. Le gisement se compose d'un village de hauteur implanté sur une colline de forme ovale, entourée partout de fortes pentes, et d'un habitat de coteau à la périphérie ouest et sud de cette colline. Une abondante source (la Font de Robert) assurait l'approvisionnement en eau.

L'occupation protohistorique débute sur le sommet à l'orée du Ve siècle av. n. è. Pour cette première phase, on ne connaît que des restes d'habitations en matériaux légers : il s'agit de cabanes à poteaux porteurs, creusées dans le rocher calcaire.

C'est à la fin du Ve siècle que succède à ce village un habitat en dur. Les maisons sont dès lors construites en pierre (il n'y a pas trace d'emploi de briques crues) et s'organisent en quartiers séparés par des ruelles selon des orientations relativement régulières adaptées au relief. Les traces d'occupation sont nombreuses, durant la même période, à la base de la colline où des niveaux d'argile marneuse sont exploités, sans doute pour fournir la matière aux toits de terre qui couvraient les habitations. De grandes fosses, résultant de cette extraction, servent ensuite de dépotoir et livrent en abondance du mobilier des premières décennies du IVe siècle.

La phase suivante (fin du IVe siècle) voit un bouleversement important de l'architecture du village de hauteur. On construit en effet alors au sommet de l'oppidum une tour carrée en pierre sèche d'origine locale. À ses abords, les habitations sont détruites pour permettre l'établissement d'une vaste terrasse de dégagement limitée par des pierres plantées de chant et par un mur en grand appareil.

L'occupation du IIIe siècle, bien qu'attestée partout, semble moins dense que la précédente. C'est dans la première moitié du IIe siècle que de nouvelles transformations interviennent. La tour sommitale est alors munie d'une enveloppe faite d'un parement de blocs en calcaire tendre, soigneusement taillés et ajustés. Ce parement, dont l'aspect technique dénote l'intervention d'une main-d'œuvre d'origine ou d'école grecque, est fondé sur une assise où sont inclus des éléments moulurés provenant apparemment d'un monument antérieur. Sur certains blocs, on observe des marques de tailleur de pierre en lettres grecques. Mauressip connaît alors, jusqu'à la fin du IIe siècle, une nouvelle période d'occupation dense. Les habitations sont restaurées, les murs rebâtis, les sols refaits. Des restes de maisons contemporaines sont également attestés en plusieurs points à la base de la colline.

Le village de hauteur est presque déserté au Ier siècle av. n. è. ; le parement de la tour commence alors à se dégrader. Très peu de documents de cette phase ont été recueillis au sommet de l'oppidum. Par contre, le quartier bas, autour de la Font de Robert, se développe pour devenir à partir de l'époque augustéenne une importante agglomération de la cité de Nîmes.